AFFAIRE BALTHAZAR EN GUINEE EQUATORIALE : Un fantasme qui fait trembler la République

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  • Il s’appelle Balthazar Ebang Engonga.  Il est le Directeur général de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF). Un poste de haute responsabilité qui faisait de ce neveu du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, une figure influente du paysage sociopolitique équato-guinéen. Sauf qu’en guise d’investigation, Balthazar Ebang aimait plus farfouiller sous les jupes des femmes que de fouiner dans les dossiers de l’administration des finances. Son fantasme : multiplier les conquêtes féminines et filmer ses ébats sexuels, on ne sait trop à quelles fins. Et là, il n’est pas allé de braguette morte. Une attaque au…bazooka qui a laissé pas moins de quatre cents victimes sous…sa couette, quand ce n’est pas son bureau qui lui servait de…chambre de passe à l’occasion. Toujours est-il que le pot-aux-roses a fini par être découvert, et de la plus vilaine des manières, en étant étalé dans sa toute sa laideur sur les réseaux sociaux, après la fuite massive de ses vidéos intimes impliquant de nombreuses femmes dont des épouses de hauts dignitaires de la République. Et ce n’est pas tout, puisse que dans ses dérives sexuelles mortifères, « Bello », ainsi qu’on le surnommait, ne se fixait pas de limites dans son immoralité, allant jusqu’à passer à la casserole de son arme de séduction massive, la femme de son petit-frère et même l’épouse enceinte de son oncle. Quelle bassesse ! Quelle ignominie ! Pour un homme normal, il n’y a pas de quoi être fier de tels actes qui relèvent de bas instincts contraires à toute éthique. Et le comble est qu’en multipliant les partenaires, le fougueux Don Juan monté comme un étalon, ne s’embarrassait guère de préliminaires encore moins de rapports protégés, pressé sans doute qu’il était de descendre directement à la « cave » pour assouvir la soif de ses instincts libidineux. C’est dire combien l’irresponsabilité le disputait à l’immoralité chez ce haut cadre de l’Administration publique devenu un véritable danger public, au regard des répercussions sanitaires alarmantes de ses actes qui n’ont pas laissé les autorités indifférentes. Et au-delà de l’enquête diligentée sur la santé du chaud lapin, c’est le vice-président en personne, Teodorin Obiang Nguema Mangue, qui est monté au créneau pour mettre en garde ses compatriotes contre les manquements aux règles d’éthique et de morale au sein de l’Administration publique, en rappelant que « les relations sexuelles sont interdites dans les bureaux ».  C’est dire combien cette affaire de vidéos intimes fait trembler la République et gêne jusqu’au sommet du pouvoir à Malabo. Car, au-delà du catalogue impressionnant de ses victimes qui voient leur vie basculer du jour au lendemain, c’est le nom et l’image de toute une nation qui s’en trouvent ainsi salis et écornés. Et c’est peu dire que par cette façon tonitruante d’entrer dans l’Histoire par la porte de la luxure, Balthazar Ebang Engonga ne fait pas honneur à son père qui reste une personnalité respectée au sein de la Commission de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) dont il est le président. Au demeurant, la position de ce proche parent du chef de l’Etat à la tête de cette prestigieuse institution financière, rend le scandale d’autant plus retentissant qu’au-delà des soupçons de corruption et de prévarication des deniers publics, son comportement soulève des questions profondes d’éthique sur la moralité des hauts fonctionnaires et leur devoir d’exemplarité au sein de la société. Encore que l’implication d’épouses de hauts dignitaires de la République, ne met pas le « Terminator » à la lubricité débridée, à l’abri d’une éventuelle colère vengeresse des puissants époux cocus. Au-delà, l’affaire Balthazar Ebang soulève des questions sur le rapport au pouvoir de l’élite dirigeante africaine. Car, à grande ou petite échelle, il existe des Balthazar cachés dans nos administrations publiques, qui profitent de leur position et des avantages du pouvoir pour s’autoriser ce genre de comportements hautement répréhensibles. A la différence que le désormais célèbre Equato-guinéen au caleçon léger, semble avoir minimisé le risque de ses réalisations de films X, lié à l’avènement des nouvelles technologies. Et il l’aura appris à ses dépens, au terme d’une réputation salie et d’une vie de famille littéralement brisée. Pour le reste, cette histoire de sextape est un phénomène sociétal qui pose aussi le problème de la vulnérabilité de la femme face au pouvoir de l’argent et de sa psychologie qui reste encore difficile à cerner. Car, il se serait agi seulement de filles matériellement et financièrement démunies que d’aucuns auraient eu une explication vite et toute trouvée. Mais quand il s’agit de femmes de la haute société théoriquement à l’abri du besoin, on en vient à perdre son latin. Ha ! Balthazar !

Quels enseignements tirer ?

  • Après le scandale « Dubai Porta Potty », qui a révélé des influenceuses en quête de gains rapides, voici venu celui des « Balthazariennes », des femmes de la haute société qui dénoncent certains. Les vidéos, tournées par Balthazar avec des partenaires apparemment conscientes de leur rôle, choquent dans le contexte africain. Même si des entreprises de production de films érotiques existent sur le continent, la reconnaissance des acteurs de ces vidéos, leur statut social et leur situation matrimoniale ont ajouté au scandale.Au-delà de la formalisation inexistante de cette activité et du manque apparent de tests de dépistage, la diffusion virale de ces vidéos semble surtout être une sorte d’exutoire collectif. Le lieu de travail utilisé pour ces enregistrements, sans le cadre professionnel des productions érotiques conventionnelles, a accentué les fantasmes plutôt que de régler la situation.
  • L’acte de Balthazar est indéfendable. Il heurte la sensibilité humaine et la dignité féminine. Mais depuis longtemps, la société semble avoir renoncé à son rôle de gardienne des normes morales. La fuite des vidéos, si elles étaient destinées à rester privées, semble avoir atteint l’objectif de ceux qui en sont à l’origine. Mais ces derniers sont également coupables d’avoir diffusé des contenus compromettants.
  • La poursuite de cette affaire devrait se faire en préservant la sensibilité du public. Cependant, dans un contexte où les réseaux sociaux ont pris le pas sur les médias traditionnels, souvent dans un but non avoué, peut-on réellement se plaindre des conséquences de la viralité ? « On ne peut pas pleurer et sucrer du baobab en même temps », dit un proverbe africain.

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