Coup d’état au Niger: la Cédéao a-t-elle les moyens d’intervenir militairement ?

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Depuis mercredi 02 août, les chefs d’état-major de la CEDEAO, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, se sont réunis à Abuja, la capitale du Nigeria, afin d’étudier les possibilités d’une intervention militaire au Niger. Quelques jours plus tôt, le dimanche 30 juillet, au même endroit, les chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao ont fait preuve d’une grande fermeté, et décidé de sanctions contre la junte qui a renversé le président Mohamed Bazoum, tout en la menaçant d’un « recours à la force ». Mais comment la Cédéao, qui ne dispose toujours pas d’un bras armé, peut-elle intervenir militairement au Niger ? 

 
Les pays d’Afrique de l’Ouest ont fixé un ultimatum d’une semaine à la junte nigérienne pour un « retour complet à l’ordre constitutionnel », sans exclure une intervention militaire. Une fermeté qui tranche nettement avec les décisions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, au moment où les militaires ont pris le pouvoir au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, respectivement en 2020, 2021 et 2022.

Le Mali, le Burkina Faso disent NON 

« Toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali », ont d’ailleurs affirmé lundi 31 juillet les porte-paroles des juntes actuellement au pouvoir dans ces pays. Le numéro 2 de la junte nigérienne, le général Salifou Mody, s’est rendu ce mercredi à Bamako, pour s’entretenir avec les autorités maliennes.

L’Algerie dit met en garde toute intervention militaire étrangère

l’Algérie, qui partage plus de 900 km de frontières avec le Niger, juge l’implication militaire envisagée par la Cédéao comme une option « malheureuse ». Par la voix de son ministre des Affaires étrangères, elle « met en garde et appelle à la prudence et à la retenue face aux intentions d’interventions militaires étrangères. »
« En ce qui concerne l’option militaire, elle n’est guère réalisable techniquement et militairement par l’organisation régionale, ni d’ailleurs par aucune puissance étrangère. Parce que le président Bazoum est entouré de militaires putschistes, et qu’une partie de la population servirait de bouclier humain. Ce serait donc une opération très compliquée et probablement sanglante. Et très probablement elle n’aura pas lieu, parce qu’il y a d’autres moyens qui sont les sanctions économiques. », estime pour sa part l’ancien ambassadeur français Nicolas Normand.

Le peuple Nigérien s’oppose

D’ores et déjà, l’on constate qu’une partie de la population nigérienne est opposée à toute intervention militaire. « Et il faut écouter ce qu’ils disent : nous on est sous le joug terroriste depuis une dizaine d’années et personne n’a manifesté la moindre solidarité à notre endroit. Aujourd’hui, les gens viennent nous dire qu’ils vont intervenir pour défende la démocratie. Ils devaient d’abord intervenir pour défendre nos vies. », précise Seidik Abba, journaliste et essayiste nigérien.
Toujours ce lundi, par l’intermédiaire de la télévision nationale nigérienne, les putschistes ont accusé la France de vouloir « intervenir militairement ». 

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