Le Comité international olympique vient de publier une liste de sept candidats potentiels pour le poste de président de l’organe à la succession de Thomas Bach dont le mandat prend fin l’an prochain après avoir atteint la durée maximale de 12 ans.
Parmi eux, se trouve deux anciens champions olympiques, le prince Feisal al Hussein de Jordanie et l’espagnol Juan Antonio Samaranch Jr, un banquier d’affaires dont le père fut président du CIO pendant 21 ans jusqu’en 2001.
Une seule femme, la Zimbabwéenne Kirsty Coventry, membre de la commission exécutive du CIO, s’est présentée pour diriger une organisation qui n’a eu que des présidents masculins au cours de ses 130 ans d’histoire. Huit de ces présidents étaient originaires d’Europe et un des États-Unis.
Coventry et Sebastian Coe sont respectivement doublement médaillés d’or en natation et en course à pied. Le prince Feisal al Hussein de Jordanie siège également au conseil d’administration du CIO.
L’Espagnol Juan Antonio Samaranch Jr. est l’un des quatre vice-présidents du CIO, un banquier d’affaires dont le père a été président pendant 21 ans, jusqu’en 2001.
David Lappartient est le président de l’instance dirigeante du cyclisme, Morinari Watanabe dirige la gymnastique et Johan Eliasch est le président de la Fédération internationale de ski et de snowboard. M. Coe est le président de l’athlétisme mondial.
Les sept candidats ont respecté le délai de dimanche pour envoyer une lettre d’intention à M. Bach, qui doit quitter son poste l’année prochaine après avoir atteint la durée maximale de 12 ans. Lors des Jeux olympiques de Paris le mois dernier, Bach a refusé de chercher à modifier les règles du CIO afin de rester en fonction plus longtemps.
Le mandat du prochain président comprendra les Jeux d’été de Los Angeles en 2028 et ceux de Brisbane, en Australie, quatre ans plus tard. Le CIO devra notamment choisir l’hôte des Jeux de 2036 (l’Inde et le Qatar sont en lice), évaluer l’impact du changement climatique sur le calendrier sportif mondial et renouveler l’accord de radiodiffusion avec les États-Unis, qui constitue l’un des fondements des finances olympiques.
La liste officielle des candidats devrait être confirmée en janvier, trois mois avant la réunion électorale qui se tiendra du 18 au 21 mars en Grèce, près du site de l’ancienne Olympie.
Seuls les membres du CIO peuvent se porter candidats, les votes étant exprimés par le reste des 111 membres de l’organe olympique.
Le CIO est l’un des clubs les plus exclusifs du sport mondial. Ses membres sont issus de la royauté d’Europe et du Moyen-Orient, de dirigeants d’organismes sportifs internationaux, d’anciens et d’actuels athlètes olympiques, de politiciens et de diplomates, ainsi que d’industriels, dont certains milliardaires comme M. Eliasch.
Il s’agit de l’une des campagnes électorales les plus discrètes et les plus excentriques du sport mondial, les membres ne pouvant pas soutenir publiquement leur choix.
Les limites imposées aux candidats en matière de campagne comprennent l’interdiction de publier des vidéos, d’organiser des réunions publiques et de participer à des débats publics. Ils devraient publier leurs manifestes avant que le CIO n’organise une réunion à huis clos pour s’adresser aux électeurs en janvier dans sa ville d’origine, Lausanne, en Suisse.
Le poste de président du CIO exige idéalement une connaissance approfondie de la gestion des sports, une compréhension des besoins des athlètes et des compétences agiles en matière de politique mondiale.
Le président supervise une organisation qui tire des milliards de dollars de revenus de la radiodiffusion et des contrats de parrainage des Jeux olympiques et qui emploie des centaines de personnes.
M. Coe a été largement considéré comme le candidat le plus qualifié. Double champion olympique du 1 500 mètres, il a ensuite été élu député en Grande-Bretagne dans les années 1990, a dirigé les comités de candidature et d’organisation des Jeux olympiques de Londres en 2012 et a présidé World Athletics pendant neuf ans.
Mais il s’est heurté au CIO, à M. Bach et aux dirigeants d’autres organismes sportifs sur plusieurs questions, notamment ses positions fermes à l’encontre de la Russie sur le dopage soutenu par l’État et l’invasion de l’Ukraine, et la décision d’attribuer des prix en espèces de 50 000 dollars aux médaillés d’or de l’athlétisme à Paris.
« La priorité du CIO doit être de se concentrer comme un laser sur le sport. Je pense que je peux aider à atteindre cet objectif et bien plus encore », a déclaré M. Coe lundi dans un communiqué.
Toutefois, il se heurte à des obstacles juridiques potentiels quant à sa capacité à exercer un mandat complet de huit ans. Le CIO a fixé une limite d’âge de 70 ans pour ses membres, alors que M. Coe aura 68 ans le jour de l’élection. Les règles autorisent une dérogation spéciale pour quatre années supplémentaires, mais cela signifierait une présidence de six ans, à moins que ces limites ne soient modifiées.
Mme Coventry, qui a fêté ses 41 ans lundi, a également une expérience gouvernementale en tant que ministre des sports du Zimbabwe.
La seule femme à avoir été candidate à la présidence du CIO est Anita DeFrantz, une ancienne rameuse olympique américaine. Elle a été éliminée au premier tour d’une élection à cinq candidats en 2001, qui a été remportée par Jacques Rogge.
Samaranch, qui aura 65 ans en novembre, est le membre le plus ancien parmi les candidats, puisqu’il est entré en 2001 lorsque son père s’est retiré. Le représentant espagnol aurait également besoin d’une extension de la limite d’âge du CIO.
M. Lappartient est également président de l’instance nationale olympique française et a su tirer parti des Jeux d’été de Paris. Il dirige un projet dans les Alpes françaises qui a été choisi pour accueillir les Jeux d’hiver de 2030 et a été choisi par Bach pour superviser un projet à long terme scellé à Paris qui verra l’Arabie Saoudite accueillir les Jeux Olympiques d’esport jusqu’en 2035.
Eliasch est peut-être le candidat le plus surprenant après avoir été élu membre du CIO à Paris il y a moins de deux mois. Le propriétaire suédo-britannique de la marque de vêtements de sport Head a obtenu 17 votes négatifs, un nombre particulièrement élevé dans la politique olympique.