Après la défaite de l’Allemagne en 1918, la Société des Nations (SDN, ancêtre de l’ONU) avait confié la majeure partie de la colonie allemande du Kamerun à la tutelle de la France et le reste – la partie occidentale bordant le Nigeria – à la Grande-Bretagne. Avant l’indépendance du pays en 1960, les autorités françaises ont réprimé dans le sang les « maquis » de l’UPC (Union des populations du Cameroun), un parti nationaliste fondé à la fin des années 1940 et engagé dans la lutte armée contre le colonisateur et ses alliés camerounais, particulièrement en pays Bamiléké.
Plusieurs dizaines de milliers de militants pro-UPC, dont le leader indépendantiste Ruben Um Nyobè, ont été massacrés d’abord par l’armée française, puis, après l’indépendance, par l’armée camerounaise du régime d’Ahmadou Ahidjo.
Lors de la conférence de presse, Valentin Dongmo, également membre du Manidem, a appelé le chef de l’État français à « la reconnaissance des crimes de la France coloniale comme elle a commencé à le faire en Algérie ».
Dongmo a également pointé du doigt le franc CFA, monnaie commune à une dizaine de pays d’Afrique, dont le Cameroun, émise en France et considérée par ses détracteurs comme l’un des derniers vestiges de la « Françafrique ».
Emmanuel Macron doit débuter mardi au Cameroun, poids lourd de l’Afrique centrale, une tournée de quatre jours sur le continent. M. Macron se rendra également au Bénin, confronté aux défis sécuritaires au Sahel, et en Guinée-Bissau.
Ce déplacement permettra au président français de réaffirmer son « engagement dans la démarche de renouvellement de la relation de la France avec le continent africain », avait expliqué l’Elysée.