Guerre Ukraine – Russie : s’agit-il d’une nouvelle guerre froide entre la Russie et l’Occident ?

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Guerre Ukraine – Russie : s’agit-il d’une nouvelle guerre froide entre la Russie et l’Occident ?

  • Par John Simpson
  • World Affairs Editor
Poutine et Xi Jinping.

CRÉDIT PHOTO,GETTY IMAGES

Cela ressemble beaucoup à la fin d’une époque. En novembre 1989, lorsque le mur de Berlin est tombé, nous avons cru que l’ancienne division du monde entre l’Est et l’Ouest était de l’histoire ancienne. Le conflit idéologique entre capitalisme et communisme s’étant évaporé, nous avions le sentiment d’être tous fondamentalement du même côté.

Le problème est que pour Vladimir Poutine, ancien officier du KGB basé en Allemagne de l’Est, l’effondrement de l’ancienne Union soviétique semble s’être transformé en un amer ressentiment personnel qui s’est aggravé au fil des ans. Le fait que l’Ukraine, autrefois une partie essentielle de l’URSS, se soit séparée de la Fédération de Russie était une insulte à tout ce en quoi Poutine croyait.

 

La Crimée

Peu importait que la Russie ait signé un accord international acceptant les frontières du nouvel État ukrainien. En 2014, le président Poutine avait repéré un moyen de s’emparer de la Crimée, la partie la plus symboliquement russe de l’Ukraine, en infiltrant ses soldats dans la péninsule.

Le président russe Vladimir Poutine s'exprime à Moscou, le 21 février 2022.

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Légende image,Vladimir Poutine s’est adressé à la nation russe le 21 février pour justifier son intervention en Ukraine.

Ils l’ont bloquée et, après avoir organisé un référendum auprès de la population majoritairement d’origine russe, il en a fait une partie intégrante de l’État russe. C’était contraire au droit international, mais l’Occident s’est accroché à l’idée qu’il pouvait faire des affaires avec la Russie de Poutine.

Il y a eu des discours et des sanctions, mais rien qui ait fait réfléchir sérieusement le président Poutine ou ses associés.

Le KGB et le FSB

La même chose s’est produite lorsque les ennemis de Poutine, ou les personnes que l’ancien KGB et son successeur le FSB considéraient comme des traîtres, ont été empoisonnés, abattus ou éliminés d’une autre manière en Grande-Bretagne et en Europe. L’Occident a lancé des avertissements et imposé de nouvelles sanctions, mais la Russie de Poutine était prête à s’en accommoder.

Au cours des dix dernières années, la Russie a commencé à former un nouveau bloc avec la Chine – pas nécessairement hostile à l’Occident, mais se soutenant mutuellement face aux critiques occidentales.

La Chine et Taïwan

Le président Xi Jinping et le président Poutine ont créé un groupe de soutien mutuel. Aujourd’hui, la Chine refuse de condamner la Russie pour ses actions en Ukraine, et les habitants de Taïwan, le territoire séparatiste que Xi Jinping a toujours refusé de dire qu’il n’envahirait pas, commencent à se demander si ce ne sera pas leur tour.

Poutine et Xi Jinping se rencontrent à Pékin, le 4 février 2022.

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Légende image,Poutine et Xi Jinping se rencontrent à Pékin, le 4 février 2022.

Dans l’ensemble, le monde est donc bien plus inquiétant qu’il y a quelques années. En comparaison, l’époque de la guerre froide était beaucoup plus simple et les règles étaient, pour la plupart, beaucoup plus claires : si l’une des parties s’immisçait dans l’espace de l’autre, la menace d’une destruction mutuelle totale était omniprésente. Cela ne s’est donc jamais produit, même si la guerre est passée plus d’une fois à deux doigts de la catastrophe.

Mais après l’effondrement du communisme, le vieux livre de règles a été déchiré. Aujourd’hui, les frontières sont si vagues que personne ne sait où se trouvent les lignes rouges.

L’OTAN

Avec le recul, et il commence à y en avoir beaucoup, certains politiciens et universitaires affirment que l’OTAN aurait peut-être dû changer toute son approche après la chute du mur de Berlin – elle aurait dû éviter d’humilier Moscou en accueillant ses anciens satellites d’Europe de l’Est et en les alignant d’une manière qui semblait être une confrontation pour la Russie de Poutine.

La simple suggestion que l’Ukraine pourrait un jour rejoindre l’OTAN (même si cela a toujours été considéré comme improbable) a rendu le Kremlin furieux et a contribué à persuader le président Poutine qu’il devait traiter avec l’Ukraine une fois pour toutes.

Tout le monde sait que c’est sa politique, et la sienne uniquement. Plusieurs politiciens russes et même certaines personnalités militaires de premier plan se sont prononcés à l’avance contre toute invasion. Mais Poutine ne s’est pas laissé détourner. Maintenant, il faut que l’opération réussisse, et la Russie doit en sortir clairement victorieuse, si elle veut que son coup de poker lui permette de gagner la partie. Mais les aventures militaires de ce genre sont notoirement capables de mal tourner.

Poutine a réussi en Crimée, il y a huit ans, et sa position à l’intérieur du pays a été considérablement renforcée. Peut-être réussira-t-il à nouveau, en taillant dans les forces armées ukrainiennes, en réalisant quelques gains significatifs, puis en se retirant rapidement et en organisant un défilé de la victoire.

Des soldats russes patrouillent dans les environs de Simferopol, en Crimée, en 2014.

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Légende image,Des soldats russes patrouillent dans les environs de Simferopol, en Crimée, en 2014.

C’est parfaitement possible. Mais supposons que ça ne se passe pas comme ça. Si les soldats russes commencent à mourir en grand nombre et que les sanctions contre la Russie commencent à avoir un effet, la position de Poutine en souffrira.

Que fera-t-il alors ? Il n’y a qu’une seule réponse : il réprimera toute critique intérieure encore plus durement qu’il ne l’a déjà fait, au nom de la sécurité nationale. La Russie est, même aujourd’hui, une société étonnamment ouverte par rapport au passé.

Cela prendrait certainement fin. L’économie russe en souffrirait, et l’aide chinoise ne compenserait pas cette perte.

L’USSR

Ainsi, Vladimir Poutine, qui semble avoir lancé son attaque contre l’Ukraine en raison du ressentiment qu’il éprouve depuis 30 ans à l’égard de l’effondrement de l’ancien empire soviétique, pourrait ramener la Russie à l’époque de l’URSS.

Et l’Occident, qui s’efforce depuis si longtemps de faire croire que la Russie n’est qu’un pays comme les autres avec lequel nous pouvons faire des affaires, pourrait découvrir que les vieux jours sont revenus en force.

SOURCE: BBC NEWS


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octobre 14, 2024 3:51 am

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